Le ministre de l’Intérieur, qui privilégie la piste criminelle, évoque des « dégâts très importants » alors que l'élection présidentielle doit se tenir dans dix jours.
« Un incendie s'est déclaré vers 2h du matin, heure locale [1h TU] dans l'un des entrepôts centraux où du matériel électoral de la ville de Kinshasa était gardé », a déclaré le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Corneille Nangaa. Des témoins rapportent aussi qu’il y a eu des explosions.
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L’incendie a semble-t-il été maîtrisé mais un épais nuage de fumée noire continuait de s’élever au-dessus du bâtiment en début de matinée. La police, la police militaire et même la Garde républicaine sont sur place et tiennent la presse à distance. La chaleur y est encore trop importante, explique-t-on.
Le ministre de l'Intérieur Henri Mova sur les lieux de l'incendie
Selon les autorités, 7 000 machines à voter s’y trouvaient, des urnes, des isoloirs, des batteries et des panneaux solaires. Du matériel censé être utilisé à Kinshasa pour les élections le 23 décembre, selon le ministre de l’Intérieur Henri Mova qui s’est rendu sur place.
Ce dernier évoque des « dégâts très importants ». Selon lui, l’incendie s’est déclaré vers 2h30 - 2h50 du matin. Henri Mova évoque deux points de départ simultannés et privilégie donc l’hypothèse d’« un incendie d’origine criminelle », sans pouvoir l’affirmer « avec certitude » pour le moment.
Toujours de sources officielles, les policiers qui gardaient le site, quatre selon des témoins, ont été interpellées et sont actuellement entendus dans le la cadre de l’enquête qui a été ouverte.
Beaucoup d'interrogations
Les réactions, dans la sphère politique congolaise, ne se sont pas fait attendre. Le conseiller diplomatique de la présidence, Barnabé Kikaya Bin Karubi, accuse les « ennemis de la démocratie » d’être passés « à la vitesse supérieur » tandis qu’Olivier Kamitatu Etsu, porte-parole d’opposant Moïse Katumbi, pose la question : « Coup du sort ou une main noire s’acharne-t-elle contre les élections ? »
Interrogation également du côté du mouvement citoyen Lucha, qui suggère que les retards avoués dans le déploiement du matériel électoral et la formation des agents électoraux et la survenue de cet incendie ne seraient peut-être pas une coïncidence.
De son côté, le député Juvénal Munubo, membre de CACH, la coalition des opposants Felix Tshisekedi et Vital Kamerhe, appelle à n'accepter aucun report des élections.
La Céni se veut rassurante
Face aux craintes légitimes sur la bonne poursuite du processus électoral en vue du scrutin du 23 décembre, la Commission électorale a publié un communiqué se voulant optimiste.
Le ministre de l’intérieur laisse entendre que la Commission électorale pourrait déployer rapidement du matériel de rechange et promet que le scrutin se tiendra bien le 23 décembre. « Nous nous battrons pour cela », promet-il.